C’est clairement ce que nous démontre la démarche entamée par un magistrat instructeur du tribunal de Paris, Elodie Meyrianne, qui, saisi d’une plainte en « détention arbitraire » par les frères Brice et Grégory Laccruche, vient d’ordonner une commission rogatoire internationale en direction des autorités gabonaises.
Mis en examen depuis fin 2019 par la Justice gabonaise pour, entre autres, complicité de détournements de fonds en bande organisée, la Justice française tente d’interférer dans les affaires intérieures du Gabon à travers cette commission rogatoire internationale en direction des autorités gabonaises.
Notons que l’objet de cette commission rogatoire serait « de questionner les autorités gouvernementales et judiciaires du Gabon sur le processus qui a conduit à l’incarcération des frères Laccruche à Libreville ».
Une démarche qualifiée de scandaleuse par plusieurs observateurs qui estiment que ce questionnement direct de la justice française à une justice étrangère sur son fonctionnement en termes de détention pourrait être une première dans l’histoire judiciaire française.
« Mais Libreville n’entent nullement y donner suite », indique un magistrat gabonais, avant d’insister sur le principe d’« indépendance » et de « souveraineté » de l’Etat gabonais.