Ce dimanche 6 décembre, le chef de l’État Gabonais à pris part, par visioconférence en raison de la Covid-19, au XIIIème Sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine sur le thème « Faire taire les armes ». A cette occasion, il a prononcé un discours que nous vous reproduisons ci-dessous dans sa version in extenso.
Monsieur le Président de la République d’Afrique du Sud, Président en Exercice de l’Union Africaine, et Cher Frère,
Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine,
Mesdames et Messieurs,
A l’entame de mon propos, je souhaiterais adresser mes chaleureuses félicitations à notre Frère, le Président Cyril Ramaphosa, pour le leadership avec lequel il conduit notre Organisation depuis le début de cette année bien particulière.
Le choix du thème de cette Session Extraordinaire de la Conférence qui nous réunit ce jour, nous offre une occasion supplémentaire d’accentuer nos efforts en faveur de la paix, de la sécurité et de la stabilité de notre Continent.
Ces éléments constituent indéniablement un préalable pour le développement de nos pays et pour le bien-être des populations africaines.
En effet, en tant que composante de l’Agenda 2063,/ l’Initiative « Faire taire les armes en Afrique » vise une ambition beaucoup plus grande, celle de bâtir une Afrique pacifique, prospère et sûre, avec le souci premier de ne pas léguer le fardeau des guerres aux générations futures.
Ainsi exempt de conflits, notre Continent pourrait, en toute sérénité, mieux se consacrer à son développement.
Aussi, voudrais-je saluer les efforts inlassables, déployés par tous nos Etats, dans une dynamique tant nationale, régionale que continentale, pour atteindre cet objectif.
Bien que certains résultats puissent nous paraître fragiles, ils ne doivent toutefois pas occulter les situations où la paix et la stabilité ont pu être ramenées au prix des nombreux efforts consentis par les différents protagonistes.
Mieux, ces résultats doivent plutôt justifier de notre part, une mobilisation plus soutenue pour répondre aux menaces émergentes et persistantes, qui demeurent des sources de préoccupations considérables.
Dans le contexte actuel imposé par la pandémie de la COVID-19, cet ennemi invisible, qui a mis un frein à nos efforts de pacification, de construction et d’intégration du Continent, nous devons faire encore plus preuve de résilience/ et de solidarité collective.
Au constat de la déstructuration de nos sociétés, nous devons répondre par une plus grande mobilisation et par une détermination sans faille, car il en va du développement de notre Continent et de la prospérité de nos populations.
Cette mobilisation peut, bien évidemment, se traduire de plusieurs manières, et le Rapport que vient de nous présenter le Président de la Commission de l’Union Africaine suggère certaines actions dont la pertinence est, de mon point de vue, indéniable.
Je pense notamment à la pleine opérationnalisation des capacités régionales de la Force Africaine en Attente (FAA), afin de lui permettre de mieux répondre aux situations d’urgence.
Je pense également à une mise en œuvre plus suivie des Accords de paix, incluant le volet de la reconstruction post-conflit.
Je pense enfin, à une plus grande assistance de l’Union Africaine aux Communautés Economiques Régionales et aux Etats membres, en vue d’améliorer leurs systèmes d’alerte rapide, et de leur apporter un soutien plus significatif dans la lutte contre le terrorisme ou tout autre extrémisme violent.
En somme, une plus grande maîtrise par l’ensemble des acteurs impliqués, des modalités de résolution des conflits est nécessaire, pour rendre effectif le principe des solutions africaines aux problèmes africains.
Monsieur le Président,
Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Mesdames et Messieurs,
C’est convaincu du lien entre Paix, Sécurité et Développement, que je me suis attelé à conduire, en ma qualité de Président en Exercice, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) durant les cinq dernières années.
C’est dans ce cadre que la CEEAC a accompagné les efforts de résolution des conflits dans notre région, par des initiatives pour taire les armes, même si les défis liés au terrorisme, aux effets des changements climatiques et à la piraterie maritime continuent de figurer à notre Agenda communautaire.
Le volet développement n’a pas été en reste, même si notre élan a été considérablement ralenti par la crise sanitaire de la pandémie de la COVID-19.
Nous devons néanmoins demeurer confiants dans les capacités qui sont les nôtres, à apporter des réponses encore plus adaptées aux défis de l’heure. C’est le sens des réformes majeures dans lesquelles la CEEAC s’est résolument engagée.
En effet, l’entrée en vigueur le 28 août dernier, du Traité révisé, la mise en place de la Commission de la CEEAC, et l’adoption d’autres textes fondamentaux, comme le Protocole du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Afrique Centrale (COPAX), participent de cette ambition.
Celle de doter la CEEAC, de toutes les ressources institutionnelles, humaines et financières, susceptibles de lui permettre d’atteindre ses objectifs de Paix, de Sécurité et de Développement.
Monsieur le Président,
Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Mesdames et Messieurs,
C’est donc convaincu de la pertinence du triptyque – Paix, Sécurité et Développement – que mon pays appuie la recommandation de prolonger, pour une période de dix ans, la mise en œuvre de la Feuille de route principale de l’Union Africaine sur les mesures pratiques pour faire taire les armes en Afrique.
Avec cette prolongation, il nous paraît également important qu’un accent tout particulier soit mis sur le rôle des femmes et des jeunes pour la Paix, la Sécurité et le Développement.
Plus que jamais, notre Organisation doit œuvrer pour la promotion d’une prospérité commune, afin de consolider la place de l’Afrique sur la scène internationale.
Je vous remercie.