Dans une interview accordée cette semaine à l’hebdomadaire Jeune Afrique, l’ancien ministre délégué aux Finances d’Omar Bongo Ondimba estime que l’opposition doit se rassembler derrière… lui. Des déclarations qui mettent le feu chez les partisans de Jean Ping et d’Alexandre Barro Chambrier qui estiment, tous deux, qu’ils sont les mieux placés dans la perspective de la présidentielle de 2023.
Le pataquès dans l’opposition gabonaise se poursuit.
Cette semaine, c’est Charles M’Ba qui a remis un franc CFA dans la machine.
C’est ce qui ressort d’une interview que cet ancien ministre délégué aux Finances d’Omar Bongo Ondimba à accordée au magazine Jeune Afrique. Désormais cadre de l’Union nationale, un parti d’opposition présidé par Zacharie Myboto, Charles M’Ba compte bien jouer un rôle au premier plan lors de la prochaine élection présidentielle au Gabon.
Dévoilant avec force détails sa stratégie pour 2023, Charles M’Ba, qui a fait carrière chez Elf sous la protection du sulfureux André Tarallo, insiste sur le fait que « l’opposition doit accepter de jouer le jeu démocratique ». Une critique à peine voilée à l’égard de son « rival de l’intérieur », Jean Ping, dont la décision de boycotter les élections générales d’octobre 2018 n’a pas encore été digérée par tous au sein de l’opposition.
« Nous devons accepter la compétition et laisser s’exprimer les ambitions
légitimes », renchérit M. M’Ba, ajoutant qu’« il ne faut pas brider les ambitions, ni dire que telle ou telle ethnie ne devrait pas avoir de candidat. » Un tacle appuyé, en l’espèce, à l’endroit d’Alexandre Barro Chambrier, le président du RPM, qui estime que le tour des Myénè, une ethnie très présente dans l’Estuaire et l’Ogooué-Maritime, est venu.
Enfin, à la question de savoir si « sur le plan personnel, (il sera) candidat ? », comme lui demande Jeune Afrique, l’ex-ministre, Charles M’Ba, répond sans détours. « J’y pense », lâche-t-il d’une formule péremptoire, ajoutant : « nous pensons à offrir une alternative aux jeunes ».
Une dernière pique à l’encontre de Jean Ping qui, en 2023, aura… 81 ans.
(Avec Jeune Afrique et La Libreville)