Dans une interview diffusée ce dimanche 22 novembre sur le site d’information Gabon Actualité, l’ex-premier ministre fait mine de se demander « où (était) l’argent qui a été recouvré » suite aux récents scandales financiers ?
« On est en train de dire que les gens sont arrêtés et mis en prison ; que des sommes ont été trouvées ici et là. Mais où est l’argent qui a été trouvé chez ces gens-là ? C’est bien de dire à la population que des gens ont été impliqués dans les scandales financiers. Mais lorsque les opérations de recouvrement ont lieu, où est l’argent qui a été recouvré ? », poursuit l’ancien premier ministre.
Et celui-ci d’insister : « On donne à la population toute entière une information sur des détournements qui ont lieu, c’est très bien de faire ça. Mais, mais il également faut que la contrepartie soit donnée à la population. C’est-à-dire, nous devons savoir combien a été recouvré, où est cet argent et ce qu’est-ce qu’on en a fait ».
Cette nouvelle sortie de l’ex-chef du gouvernement suscite beaucoup d’interrogations auprès de l’opinion publique au Gabon, tant la réponse aux interrogations soulevées par ce dernier devrait lui être « évidente » en tant qu’ancien premier ministre.
En effet, Raymond Ndong Sima devrait savoir qu’au Gabon, « Dans le cadre de scandales financiers – celui de l’Opération Scorpion, des dettes intérieures fictives ou autres -, même si des saisies de sommes d’argent, de véhicules, de biens immobiliers, etc., sont effectuées par les officiers de police judiciaire sous le contrôle du juge, ces valeurs mobilières ou immobilières sont placées sous scellées jusqu’à la date du jugement définitif, ce que l’on appelle la ‘chose jugée’. Ce, pour une raison simple : si au final les personnes inculpées sont déclarées innocentes, l’argent saisi leur sera intégralement restitué. Il s’agit d’un principe fondamental du droit ».
Habituellement qualifié de crédible, par les médias d’opposition, lors de ses prises de parole, Raymond Ndong Sima semble vraiment s’être pris les pieds dans le tapis cette fois-ci. Incompétence ou malveillance du fait d’avoir été débarqué de son poste de premier ministre en janvier 2014? À chacun de se faire son opinion.