C’est en tout cas ce que pourrait nous emmener à penser les premiers résultats d’un audit bien plus approfondie qu’effectue en ce moment la task force sur la dette intérieure de l’État.
En effet, c’est dans un souci d’assainissement des finances publiques, d’instauration de la bonne gouvernance et la lutte contre la fraude que les autorités gabonaises ont mis en place, sur les Très Hautes Instructions du Chef de l’État Ali Bongo Ondimba, une task force sur la dette intérieure composée d’une équipe pluridisciplinaire de très haut niveau (responsables de l’administration du Trésor, des Impôts, du Budget, d’agents judiciaires de l’Etat, du Parquet de la République et de conseillers techniques des différents ministères concernés), celle-ci a adopté une méthodologie de travail bien plus rigoureuse que celle utilisée il y a quelques mois par le FMI avec le concours du cabinet comptable Price waterhouse Coopers.
Au contraire du cabinet Price Water House qui n’a réalisé qu’un inventaire sur pièces des dettes de l’Etat, la task force, dont le travail est toujours en cours, va plus loin. Celle-ci se déplace en effet sur le terrain pour s’assurer de l’existence de contreparties réelles en termes de fourniture de prestations. En outre, la task force vérifient, conformément aux lois en vigueur, que les entreprises sont à jour dans le paiement de leurs impôts et charges sociales.
Près de 241 milliards de francs CFA ont été annulés sur les 370 milliards audités
Résultat : près de 241 milliards de francs CFA ont été annulés sur les 370 milliards audités à ce stade, ce qui présente environ 70 % du montant total de la dette intérieure revendiquée. Un montant largement supérieur à celui auquel le FMI avait conclu quelques mois plus tôt.
En clair, l’abandon de ces créances est motivé par la passation de marché non conforme (plus de 90 % des marchés ont été passés en gré à gré, au mépris des règles de passation des marchés publics, et par des personnes qui n’en avait pas le pouvoir), ou encore en raison de surfacturations évidentes, de travail non effectué (inexistence de contreparties réelles), de fraude fiscale (non paiement d’impôts) et sociale (non paiement des cotisations auprès de la CNSS, de la CNAMGS), etc.
Autant d’éléments que le FMI, via le cabinet Price waterhouse Coopers, qui n’a pas adopté la même méthodologie, n’a pas pris en compte.