En cause, le décaissement, en 2 jours, par le nouveau maire de la capitale gabonaise, de la bagatelle somme de 338 millions de francs CFA pour des travaux fictifs. Explications.
En effet, le vendredi 30 avril dernier, Eugène Mba, maire de Libreville signe la lettre de commande numéro 0006, dont l’objet porte sur les « travaux de curage des caniveaux en zones inondables et des bassins-versants non pris en compte par l’Etat » Un marché de plusieurs millions de francs est passé de gré à gré avec l’entreprise JETA GROUPE. Une procédure au mépris des règles usuelles en matière de passation des marchés publics en République Gabonaise.
Mais ce n’est pas là le fait le plus curieux. Alors même que la signature d’Eugène Mba sur la lettre de commande est encore toute fraîche, l’entreprise JETA GROUPE va adresser quelques heures plus tard à la mairie de Libreville neufs factures pour les « travaux de curage des caniveaux en zones inondables et des bassins versants non pris en compte par l’Etat » Montant total des factures de JETA GROUPE : 337 936 304 F CFA. Du jamais-vu. Il ne reste plus qu’à Eugène MBA de réceptionner les factures afin d’engager les neufs paiements. Sauf qu’on est vendredi, le samedi 1er mai est férié, le 2 mai tombe un dimanche, c’est donc le 4 mai 2021 qu’Eugène MBA va ordonner le paiement de 337 936 304 F CFA pour des travaux qui n’ont pas pu être exécutés en seulement deux (02) jours ouvrés.
Facture des travaux de nettoyage des caniveaux éditée le même jour que la signature du bon de commande.
Eugène MBA, le maire de Libreville, va même aller jusqu’à certifier de sa main que les prestations facturées ont bien été effectuées avec la mention « Certifié service fait ».
Voilà un scandale de plus dont se serait bien passé l’hôtel de ville, surtout au moment où le le chef de l’État Ali Bongo Ondimba ne cesse de multiplier les mises en gardes sur la gestion des deniers publics. D’ailleurs, le 8 mai dernier, le ministre de la lutte contre la corruption, Francis Nkea, était à la mairie de Libreville dans le cadre de la « campagne de sensibilisation des agents publics sur les mécanismes de lutte contre la corruption ».
À suivre…