Le Président de la République Chef de l’Etat, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA l’a annoncé le 8 mars dernier à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes : le code civil et le code pénal allaient être revisités, et les femmes victimes de violences allaient être mieux protégées.
C’est désormais chose faite, avec l’adoption en conseil des Ministres du 23 mars 2021, de trois projets de loi portant élimination des violences faites aux femmes et portant révision du Code civil et du Code pénal.
J’adresse mes vives félicitations au Distingué Camarade Président Ali BONGO ONDIMBA, pour cette ferme volonté dans la mise en œuvre du Programme Gabon Egalité.
La logique d’urgence et d’efficacité qui habite le Distingué Camarade Président Ali BONGO ONDIMBA repose sur l’atteinte réelle de l’égalité dans les faits, non seulement pour des raisons d’équité et de respect des droits humains, mais aussi parce que c’est une condition préalable à la réalisation de bien d’autres objectifs.
L’égalité femme homme ne pourra pas être atteinte si la pratique de la coercition sous toutes ses formes n’est pas abolie au préalable. Notre pays doit s’affranchir de ces codes oppressants.
Cette démarche d’équité qui vise à corriger des inégalités de départ nous fera parvenir à l’équivalence des chances (ou opportunités) entre femmes et hommes, en tenant compte de leurs besoins et intérêts spécifiques.
La modification des dispositions à caractère discriminatoire contenues dans le Code civil n’a pas pour vocation de créer un bras de fer ou une opposition entre les hommes et les femmes. Bien au contraire, elle vient renforcer la notion de complémentarité des époux.
Le contrat de mariage n’est pas un pacte passé entre les deux partenaires, homme et femme. C’est plutôt, un accord passé entre deux personnes qui décident DE COMMUN ACCORD, de s’unir et de cheminer ensemble. Or à la lecture de certains articles du code civil, des notions de domination transparaissent :
– ARTICLE 252 : « par l’effet du mariage, le mari doit PROTECTION à sa femme, la femme doit OBEISSANCE à son conjoint. Les époux se doivent mutuellement fidélité, secours et assistance. »
Dans cette disposition l’époux est considéré comme le tuteur de l’épouse qu’il doit entretenir. En contrepartie, l’épouse devient sa propriété exclusive et lui doit obéissance absolue.
Il semble alors que nul autre principe que celui d’être obéissante au mari et sous dominance patriarcal n’ait de valeur dans la vie d’une femme.
Cette notion d’obéissance absolue ne laisse aucune place aux notions d’engagement moral, de concertation et d’entente réciproque, de consentement mutuel et de complicité qui doivent être au cœur de la relation conjugale. Elle laisse plutôt transparaitre une notion » chosification » et de dévalorisation des femmes par leur devoir d’obéissance absolue, et la suprématie des hommes.
– ARTICLE 253 : « LE MARI EST LE CHEF DE FAMILLE. Il exerce cette fonction dans l’intérêt commun du ménage. La femme concourt avec le mari à assumer la direction morale et matérielle de la famille, et la prospérité de celle-ci, à élever leurs enfants et à préparer l’établissement de ces derniers. La femme remplace le mari dans ses fonctions de chef de famille, si celui-ci est frappé d’incapacité ou se trouve en état d’absence, ou s’il est condamné pour abandon de famille. Il en est de même si le mari abandonne volontairement la vie commune ou s’il est hors d’état de manifester sa volonté en raison de son éloignement ou de toute autre cause ».
A la lecture de cet article, on pourrait se poser la question suivante : l’homme est le chef de la famille – la femme est la tête de la famille – Qui est alors en charge dans la famille ?
Au 21e siècle, le concept de «chef de famille» s’est progressivement égaré dans les changements de la vie moderne. Le terme «famille» quant à lui a maintenant son importance pour tous. Cependant, le chef de famille détermine l’ordre familial, sans lequel la coexistence pacifique et stable est impossible.
Dans les saintes écritures, les rôles respectifs de l’homme et de la femme dans le mariage sont certes bien établis. Le mari doit assumer la direction du foyer (1 Corinthiens 11.3, Éphésiens 5.23). Mais il est aussi dit que son rôle de chef de famille ne doit pas être autoritaire, hautain ou condescendant envers la femme.
Il est dit également que les femmes doivent se soumettre à l’autorité de leur mari (Éphésiens 5.22-24). Mais si les femmes doivent se soumettre à leur mari, la Bible dit aussi à plusieurs reprises aux hommes comment ils doivent se comporter avec leur femme : pas comme des dictateurs, mais en la respectant, elle et ses opinions.
C’est donc pour rétablir cette notion de complémentarité et d’égalité que ces textes vont être réécrits. Car le mariage ne doit pas répondre à une logique de « domination », mais plutôt à celle de « l’union égalitaire et complémentaire».
Au nom de l’égalité des genres consacrée dans la résolution 1325 des Nations Unies concernant le droit des femmes, la paix et la sécurité ;
Au nom de la politique de genre initiée par le Distingué Camarade Président Ali BONGO ONDIMBA, le Gabon ne peut pas maintenir dans son arsenal juridique, une idéologie de la soumission qui éradique la réflexion et l’esprit critique pour entretenir la confusion entre l’obéissance aveugle à l’époux.
Du monopole de l’administration légale des biens d’un mineur non émancipé par le père, au choix de la résidence familiale réservé au mari, les femmes doivent être consultées. Elles doivent participer activement et se voir garantir des droits et un traitement juste.
Le Gabon a ratifié la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF). La résolution 1325 propose d’instaurer une représentation accrue de la gent féminine à tous les niveaux. Elle met l’accent sur la responsabilité de tous les pays de poursuivre en justice tous ceux qui sont responsables de crimes envers les femmes. Tous les instruments internationaux relatifs aux droits humains prévoient l’élimination de la discrimination fondée sur le sexe.
Malgré des divergences d’opinions, l’aspiration à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes n’a jamais été aussi forte au Gabon. La persistance des niveaux élevés de violence envers les femmes, d’exclusion économique et d’autres inégalités systémiques est une entrave à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD).
Ce mois de mars, mois de la femme, est placé sous le signe des réformes et du renouveau.
Merci à la Première Dame Sylvia BONGO ONDIMBA, Présidente d’Honneur de l’UFPDG, pour son implication et son regard bienveillant.
Aux Hommes, prière de noter que l’égalité hommes-femmes ne se fera pas sans vous !
L’égalité n’est pas contre vous.
La notion d’égalité ne se confond pas avec l’identité et n’est pas contradictoire avec la notion de différence. L’Homme est différent de la Femme. Mais ils sont complémentaires.
Progrès et égalité pour toutes et tous !
Merci au Distingué Camarade Président Ali BONGO ONDIMBA pour cette démarche formatrice d’égalité et de complémentarité des sexes.
Par Estelle Flore Angangou
SGA4 en charge de la communication et des Relations extérieures du Parti Démocratique Gabonais (PDG).