Depuis 2018, le Forum de Paris pour la paix rassemble les chefs d’État, de gouvernement et d’organisations internationales avec la société civile et le secteur privé pour concevoir ensemble de nouvelles formes d’action collective. Cette année, Covid-19 oblige, le troisième Forum, qui se déroule en visioconférence du 11 au 13 novembre 2020, est le premier événement international traitant de la construction d’un monde meilleur après la pandémie du Coronavirus.
Grand habitué de cet événement, le Président Ali Bongo Ondimba a prononcé un discours qui a d’ailleurs été qualifié de « percutant », lors de l’ouverture du Forum hier, mercredi 11 novembre. Nous vous le reproduisons ci-dessous dans sa version in extenso.
« Mesdames et messieurs les chefs d’Etat de gouvernement,
(…)
Comme vous le savez, notre monde a connu cette année un bouleversement majeur. Inattendu. Impensable.
Je ne reviendrais pas sur le constat que tout le monde ici à en tête.
Je souhaite en tant ma qualité de président en exercice de la CEEAC et de chef d’Etat du Gabon me focaliser sur les leçons à tirer de cette pandémie et sur les solutions à y apporter.
La pandémie de la Covid-19 a démontré, si besoin en était, la très forte interdépendance entre tous les pays du globe. C’est donc à l’échelle globale, et non de nos pays respectifs, qu’il nous faut les résoudre.
Cette pandémie, qui tend à déliter notre vivre-ensemble, nous rappelle constamment combien la santé est un bien précieux. Sans doute le premier d’entre tous. En ce domaine en particulier, il faut qu’une solidarité forte s’exerce.
Cette pandémie doit nous inciter à transformer en profondeur notre modèle économique pour le rendre plus soutenable, plus respectueux de l’environnement.
Les ravages causés par la déforestation sur la biodiversité et le climat mettent à mal notre planète et l’avenir des générations futures.
Avec la disparition d’environ 2 % de notre forêt chaque année sur le continent, ce sont des conséquences climatiques désastreuses auxquelles nous devons faire face d’ici une décennie avec l’apparition de centaines de millions de réfugiés climatiques.
Au Gabon, l’un des deux poumons verts de la planète, nous en avons tiré toutes les conséquences pour rendre l’exploitation de notre bois durable.
Pour conclure, je rappellerais que toutes les crises recèlent en elles des opportunités. Elles sont l’occasion de nous transformer pour le meilleur sur le plan sociétal et humain. Si collectivement, nous tirons toutes les conséquences de cette pandémie de la Covid-19, alors nous en ressortiront grandis. Et nous bâtirons ensemble ce qui doit être notre premier objectif à tous : les conditions d’une paix durable et universelle pour les générations à venir.
Je vous remercie. »